Édition du mardi 2 décembre 2008
Guyane: Paris demande un effort à la région sur la taxe sur le carburant moyennant une aide de 10 millions d'euros, prélevée sur le fonds exceptionnel d'investissement pour l'outre-mer
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo a annoncé dans un entretien accordé à "Télé Guyane" qu'il a demandé au conseil régional de Guyane d'abaisser le montant de sa taxe sur les carburants en échange d'une «enveloppe exceptionnelle de 10 millions d'euros».
La Guyane est paralysée depuis plus d'une semaine par un vaste mouvement de camionneurs et automobilistes qui réclament une baisse des prix du carburant de 50 centimes par litre.
«Le seul moyen pour aller aux 50 centimes, chacun le sait, est (...) que la région Guyane qui perçoit la totalité des taxes prélevées sur les automobilistes accepte, elle aussi, de réduire ses prélèvements», a expliqué le secrétaire d'Etat.
La région fixe une taxe, qui s'élève à environ 70 centimes d'euro par litre de carburant, en partie redistribuée aux communes guyanaises, au département et à un syndicat mixte de transport émanant du conseil général.
Selon le président du conseil régional de Guyane, Antoine Karam, «cette taxe permet notamment aux résidents de communes isolées de Guyane de payer moins cher leur billet d'avion». «La compensation versée par la région à Air Guyane lui coûte 4,4 millions d'euros par an» a précisé à l'AFP Marie-Joseph Pinville, sa directrice de cabinet.
Jeudi dernier, le conseil régional avait refusé la proposition du préfet demandant à la région de baisser sa taxe sur les carburants au 1er décembre. Le Conseil régional avait, au contraire, adopté une délibération demandant «à l'Etat de prendre sans délai un arrêté préfectoral (...) fixant une diminution minimum de 50 centimes d'euros hors taxes sur le prix des carburants à la pompe pour une période nécessaire à l'aboutissement au juste prix».
Dans un premier temps, après le refus des élus régionaux, Yves Jégo avait annoncé vendredi avoir obtenu des pétroliers qu'ils consentent à une baisse de 30 centimes par litre de carburant et proposé de prendre 5 millions d'euros dans le fonds exceptionnel d'investissement pour l'outre-mer pour compenser le manque à gagner des collectivités.
Une mesure répercutée par un arrêté préfectoral pour l'instant sans effet, toutes les stations services étant fermées, à l'exception de trois, à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni, réquisitionnées selon la préfecture pour approvisionner en carburant le Samu, les pompiers et les forces de l'ordre.
Lundi, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer est allé plus loin. «Si la région, avec l'accord de ses partenaires, délibère dès ce début de semaine pour une baisse de 20 centimes immédiate qui viendrait s'ajouter aux 30 centimes déjà appliqués, et si l'activité reprend rapidement, je suis prêt à doubler l'engagement financier de l'Etat. Je pourrai alors réserver, dès 2009, une enveloppe exceptionnelle de 10 millions d'euros (NDLR: au lieu de 5 millions)», dit-il.
Cette somme serait toujours prélevée sur le nouveau fonds exceptionnel d'investissements de l'outre-mer et permettrait de réaliser, «grâce au cumul avec les fonds européens, entre 20 et 50 millions d'investissements nouveaux pour les collectivités de Guyane qui auront joué le jeu», poursuit Yves Jégo.
Lundi soir, les élus régionaux n'avaient toujours pas apporté de réponse.
La proposition du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer survient après une semaine de paralysie dans le département, avec de nombreux barrages routiers empêchant toute circulation. L'aéroport international et le port de commerce sont fermés. L'aéroport international et le port devraient toutefois rouvrir aujourd'hui, selon le président de la CCI.
(avec AFP, "France Guyane" et "Télé Guyane").
Pour visionner linterview (vidéo) du ministre sur Télé Guyane, voir lien ci-dessous.
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